Blog d'information et de communication de l'Union Départementale des Syndicats CGT de la Santé et de l'Action Sociale du secteur Public et du Secteur Privé du département de la Manche (50)
Les Cadres Supérieurs de Santé (CSS) du Centre Hospitalier Interdépartemental de Clermont de l’Oise ont décidé de s’adresser à leurs collègues du service public hospitalier.
Leur initiative a pris forme suite au protocole Bertrand d’octobre 2006 qui se traduit, sur le plan statutaire, par quelques petites mesures pour quelques catégories mais rien pour l’écrasante majorité des personnels. Ils font l’analyse qu’au-delà des insuffisances criantes pour eux-mêmes, c’est l’ensemble de la fonction soignante qui est mal traitée.
Dans le même temps, la réforme de l’organisation hospitalière entraîne un processus d’évolution de leur positionnement professionnel. Ils demandent pour l’essentiel une revalorisation de leur grille indiciaire en reconnaissance de leurs responsabilités accrues et à « parité » avec d’autres catégories (AAH) avec lesquelles ils sont en « binôme » dans les Pôles.
Dans ce sens, ils ont initié, en novembre 2007, une « pétition nationale pour la revalorisation salariale des CSS de la FPH ».
Un petit groupe de 5 CSS gère l’initiative, même si les 17 CSS de l’établissement sont signataires de la pétition. Dans leur feuille de route, il y a la rencontre avec les organisations syndicales.
L’UFMICT CGT, à l’invitation du syndicat CGT de l’établissement et de sa section MICT, les a rencontrés en mars 2008. Leur travail tenace a permis de réunir 700 signatures de CSS sur le territoire. Ils estiment avoir recensé autour de 2 500 CSS et touché environ 70% des établissements de la FPH. Ils ont demandé une audience à la Ministre de la Santé qui les a renvoyés vers l’ARH de Picardie.
Dans l’échange que nous avons eu, nous avons fait le constat partagé du « ras le bol » évident de la plupart des cadres de la filière soins même si leur expression collective peine, encore, à s’organiser hors des grands centres.
Sur la pratique syndicale, ils n’y sont pas hostiles. Certains sont syndiqués mais ils ne trouvent pas toujours écho à leurs préoccupations dans les organisations syndicales, dont la CGT, chez qui s’expriment assez facilement des propos anti-cadre, voire une certaine défiance à leur égard. L’initiative à côté des organisations syndicales leur semble permettre de surmonter la division syndicale en privilégiant l’unité du groupe sur un contenu.
De fait, cela rencontre la démarche syndicale de la CGT, de l’UFMICT : une co-élaboration des revendications avec les syndiqués et les salariés concernés, dans le cadre d’un processus démocratique où on décide ensemble du contenu et des formes d’intervention.
Le fait est que là où ces pratiques sont vivantes, cela fonctionne.
Ailleurs, elles sont à construire.
Si leur démarche initiale peut apparaître catégorielle, ils ne souhaitent pas pour autant s’isoler des autres salariés.
Il leur a semblé nécessaire de ne pas attendre le tous ensemble mais de participer
à le créer à partir de leurs préoccupations, ce qui est la base de l’action revendicative.
Nous avons convenu de donner une suite à cette rencontre, sous des formes à finaliser, dans le cadre de notre activité en direction des Cadres de soins animée par le Collectif UFMICT CGT Cadre de Santé.
P/l’UFMICT CGT
Dominique Lahbib,
Martine Peyre Sarcos