Blog d'information et de communication de l'Union Départementale des Syndicats CGT de la Santé et de l'Action Sociale du secteur Public et du Secteur Privé du département de la Manche (50)
Ondam 2009:
+3,1% pour les soins de ville, +3,1% pour l'hôpital, +6,3% pour le médico-social
PARIS, 29 septembre 2008 (APM) - Le gouvernement a fixé pour 2009 une
progression de 3,3% de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie
(Ondam), avec +3,1% pour les soins de ville, +3,1% pour l'hôpital et +6,3% pour les
établissements médico-sociaux.
Le ministre du budget et des comptes publics, Eric Woerth, la ministre de la santé,
Roselyne Bachelot, et le ministre de la solidarité, Xavier Bertrand, ont présenté lundi
devant la commission des comptes de la sécurité sociale les grandes lignes du projet
de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2009.
La progression de 3,3% de l'Ondam est "réaliste", ont insisté Roselyne Bachelot et
Eric Woerth lors de leurs discours, en soulignant qu'il est égal au taux d'évolution
effectif sur l'année 2008 et supérieur à la prévision de croissance de l'économie dans
son ensemble.
Avec ce taux et les économies effectuées, le gouvernement compte ramener le déficit
du régime général de l'assurance maladie de 4,0 milliards d'euros en 2008 à 3,4
milliards d'euros en 2009. L'objectif d'un retour progressif à l'équilibre des comptes
d'ici 2012 est maintenu. Un effort global de 4,2 milliards d'euros est demandé en
2009.
La ministre a affirmé que le taux de 3,3% "permet d'éviter de solliciter davantage les
assurés" - à l'exception toutefois des assurés ne respectant par le parcours de soins
qui seront moins remboursés (hausse de 20 points du ticket modérateur) - tout en
préservant les moyens dédiés à la modernisation du système de santé.
Les taux de progression pour la ville et l'hôpital sont identiques, comme en 2008, "afin
que ces deux piliers de notre système de santé évoluent de manière coordonnée", a
souligné la ministre.
2,2 MILLIARDS D'ECONOMIES
Pour atteindre ce taux de 3,3%, alors que l'évolution tendancielle des dépenses serait
de 4,7% selon la commission des comptes de la sécurité sociale, il faudra parvenir à
des économies de 2,2 milliards d'euros.
La ministre attend 500 millions d'euros de la mise en oeuvre des nouveaux
instruments de maîtrise médicalisée, créés par la LFSS pour 2008.
Elle a cité le délai de six mois entre un accord de revalorisation et sa mise en oeuvre,
l'extension de la mise sous entente préalable, la délivrance de grands
conditionnements, la "restructuration du réseau officinal", la prise en charge des frais
de transport et de taxi, la vaccination contre la grippe par les infirmiers, des "nouveaux
modes de rémunération", la réforme de la permanence des soins, la régulation
démographique des professionnels de santé, les contrats individuels et les référentiels
médico-économiques.
La ministre a aussi évoqué des mesures nouvelles en 2009, sans chiffrer leur impact.
Elle a d'abord mentionné la réduction d'écarts de prescription entre la ville et l'hôpital:
- pour les "actes en série, notamment des paramédicaux": soumission des patients et
des professionnels au respect de référentiels de la Haute autorité de santé (HAS)
donnant des protocoles précis (nombre d'actes ou de séances nécessaires pour des
traitements donnés); les séances de masso-kinésithérapie sont seules citées
- médicaments inscrits sur la liste en sus à l'hôpital: plan d'action sur un an pour les
établissements de santé ayant "un taux d'évolution atypique" par rapport à la
moyenne nationale
- extension de la mise sous entente préalable à toutes les activités hospitalières pour
les établissements ayant une facturation atypique
Elle a ensuite annoncé une réduction de prix de certains médicaments (augmenter la
décote du générique par rapport au princeps, "gestion plus dynamique" des prix des
médicaments) et de dispositifs médicaux. Les tarifs des biologistes et des radiologues
devraient aussi être baissés.
La hausse de 20 points du ticket modérateur pour les assurés ne respectant pas le
parcours de soins (cf dépêche APM VGLIT002) est présentée comme une mesure
non financière.
RECETTES NOUVELLES DE 1,7 MILLIARD
Le gouvernement compte par ailleurs sur 1,7 milliard d'euros de recettes nouvelles et
400 millions d'euros d'économies sur des frais financiers.
Comme annoncé, la taxe sur les complémentaires santé devrait rapporter 1 milliard
d'euros. Cette somme alimentera le fonds de financement de la couverture maladie
universelle complémentaire (CMU-C).
Le versement de la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) à
la branche maladie sera augmenté de 300 millions d'euros. Elle passera de 410
millions d'euros à 710 millions d'euros, pour suivre les recommandations de la
commission présidée par Noël Diricq (cf dépêche APM VGLHJ002).
Une nouvelle contribution, baptisée "forfait social", devrait rapporter 400 millions
d'euros. Il s'agit de revenus du travail qui échappent pour l'instant aux cotisations
patronales à l'assurance maladie: intéressement et participation versés par
l'employeur et dispositifs d'épargne salariale.
Par ailleurs, les caisses d'assurance maladie feront des économies de frais financiers
estimées à 400 millions d'euros du fait de la reprise de leur dette par la Caisse
d'amortissement de la dette sociale (Cades).
hm/cb/APM polsan
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HMLIT002 29/09/2008 17:07 ACTU