Blog d'information et de communication de l'Union Départementale des Syndicats CGT de la Santé et de l'Action Sociale du secteur Public et du Secteur Privé du département de la Manche (50)
Psychiatrie
La CGT Santé informe la population
Depuis des années la politique déployée dans nos hôpitaux et structures psychiatriques s’apparente à un étranglement politique et financier.
Le but est de provoquer l’asphyxie des structures hospitalières dans lesquelles nous travaillons.
1- Progression budgétaire inférieure à la progression des dépenses, en psychiatrie les dépenses sont constituées pour l’essentiel de dépenses de personnels. Cela a entraîné des suppressions de postes, des déqualifications ; Aujourd’hui les unités de soins fonctionnent en sous effectif, en effectif minimum de sécurité…le travail de réflexion pluridisciplinaire sur les cas cliniques a de plus en plus de difficulté à être effectué.
2- Suppression de 31 000 lits entre 1992 et 2006 et depuis la situation n’a cessé de s’aggraver. On en serait à plus de 35 000 lits fermés depuis 1992.
3- Diminution de la durée moyenne de séjour de plus de 50 % entre 2000 et 2008… le travail se réduit à une recherche de réponse urgente.
4- Les délais d’attente pour les consultations de psychiatres et psychologues dépassent parfois les 3 mois, faute de moyens ; la population n’est pas soignée comme elle le devrait. Les conséquences de ces délais sont catastrophiques pour les patients et leurs familles, leur entourage.
A travers ces quelques lignes et ces quelques exemples nous voulons faire comprendre à la population qu’il n’y a pas de fatalité dans les divers événements récents (comme à Grenoble) ou plus anciens de ces dernières années :
- Une infirmière tuée dans la Loire en 1999 à l’hôpital Saint Jean Bonnefonds (qui depuis a fermé).
- Un infirmier tué dans le Rhône en 2001 au Vinatier, une infirmière très gravement blessée, qui est actuellement en retraite pour invalidité.
- Une infirmière et une aide soignante tuées dans les Pyrénées Atlantiques en 2004 à Pau.
Sans oublier bien sûr tous les collègues blessés, traumatisés, dans l’exercice de leur fonction comme dernièrement à l’hôpital psy de St jean de Dieu.
Oui le manque de moyens est criminel…quand on n’est pas en mesure d’assurer la sécurité des personnels comment peut on assurer celle des patients ?
Non il n’y a pas de fatalité, toutes ces victimes, et nous mettons au rang de victimes les patients, sont victimes d’un système qui se préoccupe plus de faire diminuer les coûts de fonctionnement des hôpitaux et structures psychiatriques.
Population comme professionnels, nous sommes les victimes d’ajustement budgétaire….
….qu’il nous faut combattre ensemble.