Blog d'information et de communication de l'Union Départementale des Syndicats CGT de la Santé et de l'Action Sociale du secteur Public et du Secteur Privé du département de la Manche (50)
Prise de parole action du 29 mars 2012 Basse-Normandie
FD organismes sociaux / FD santé-action sociale.
Chers amis, cher Camarades, Bienvenue à Caen et merci à vous tous d'avoir répondu présents à cette journée de mobilisation pour la défense de la Protection Sociale et le droit à la santé pour tous. Je profite de ce petit préalable pour souligner l'aide des UD CGT du Calvados, de la Manche, de l'Orne et du Comité Régional CGT de Normandie qui ont soutenu cette action et relayé l'appel CGT du collectif régional des organismes sociaux et de la coordination régionale Santé et Action sociale. Aujourd'hui nous sommes des milliers en France dans la rue pour faire entendre notre voix pour la reconquête de notre Protection sociale et gagner un grand service public de santé et d'action sociale. 44 rassemblements régionaux et départementaux et manifestations ont lieu ce jour. Notre présence ici et ailleurs témoignent de l'urgence de la situation et de la nécessité absolue d'une contre offensive à la hauteur des enjeux pour répondre à tous les besoins de la population en garantissant un haut niveau de Protection sociale, d'accès aux soins et de prise en charge de qualité pour tous. Dans tous les secteurs professionnels de la Protection sociale (Sécurité sociale, MSA, RSI, Pôle-emploi, Mutualité, Groupe de Protection sociale, Missions locales, Aide et maintien à domicile) et dans tous ceux de la Santé et de l'Action Sociale, la CGT appelle les salariés à se mettre en grève, à se rassembler et à manifester aujourd'hui pour la défense de leur emploi, pour des créations de postes pérennes, l'augmentation des salaires, de meilleures garanties collectives et l'amélioration des conditions de vie et de travail. Il est encore trop tôt pour avoir le pourcentage de grévistes mais les 1ers résultats connus sont encourageants.
Ceci démontre la volonté des salariés de s'organiser et de lutter pour imposer d'autres choix. Non les salariés ne sont pas résignés ! Au contraire, le mépris répété de nos dirigeants nationaux et locaux les pousse à s'indigner et à se révolter. Si notre Protection sociale et notre système de Santé et d’Action Sociale a toujours été l'objet d'attaques de la part de nos adversaires et gouvernements, jamais celles-ci n’ont atteints les niveaux que nous connaissons depuis ces dernières années :
- déremboursements de médicaments, de matériel médical et de soins,
- franchise médicale de 1€ sur les consultations, de 0,50cts € par boîte de médicaments et par acte médical, de 2€ sur les transports sanitaires (une fois à l'aller et une fois au retour)
- forfait hospitalier de 18€, pour l’instant - pénalisation du hors parcours de soins - dépassement d'honoraires
- limitation de l'accès à 100% et de l'Aide Médicale Gratuite
- fermeture des centres de santé mutualistes
- recul de l'âge de la retraite
- revalorisation des prestations familiales revue à la baisse
- TVA sociale remettant en cause le financement de la branche famille
- réduction de l'indemnisation des privés d'emplois
- fermeture de lits, d'hôpitaux, de services et de maternités de proximité,
- mise à mal de la psychiatrie
- longues heures d'attentes aux urgences
- privatisation rampante des spécialités les plus rentables
- casse du statut de la Fonction Publique et dénonciation des Conventions Collectives 51 et 66.
Les premières victimes de ces régressions sociales sont les usagers, assurés sociaux, allocataires, retraités, privés d'emplois. Sans oublier que désormais, pour le gouvernement et le Président candidat, ce sont des fraudeurs potentiels. Cette chasse orchestrée stigmatise les plus pauvres et provoque chez les plus fragiles un sentiment de culpabilité. Fortement malmenée depuis la loi HPST, les conséquences directes d'élaboration par les ARS, des Plans Stratégiques Régionaux de Santé, ne laissent aucun doute sur l'intention gouvernementale de poursuivre sa politique de casse et de démantèlement. La finalité : livrer au privé lucratif des pans entiers d'activités au détriment de l'hôpital public. C'est l'organisation de la santé à 2 vitesses, celle des riches et celle des pauvres. Et cela alors que les diagnostics régionaux démontrent des inégalités criantes pour la population, que les déserts médicaux sont de plus en plus nombreux. Nous, Bas-normands connaissons malheureusement bien cette triste réalité ! Mais cette casse idéologique se conjugue avec une véritable destruction de l'intérieur de l'hôpital public, des organismes, associations, et institutions qui font la Protection sociale.
Tous les secteurs sont touchés et les personnels, loin d'être épargnés sont en première ligne de mire.
Dans la Sécurité sociale, toutes les branches ( CPAM, CAF, URSSAF, CARSAT, services sociaux et médicaux) sont touchées par les restructurations, les mutualisations, les fusions. Des pans entiers d'activités sont abandonnés. Les Contrats d'Objectifs et de Gestion conduisent globalement à la dégradation des conditions de travail et ne permettent plus d'assurer un service de qualité aux assurés sociaux et aux allocataires. Ces derniers sont fréquemment confrontés à la fermeture des accueils, au retard dans le traitement des dossiers. Pour résoudre leurs dossiers, ils sont renvoyés vers des « bornes interactives », AMELI et des plateformes téléphoniques. Au nom des économies budgétaires, l'humain et le rôle social de la Sécu sont sacrifiés. La régionalisation des 3 Urssaf de Basse-Normandie au 1er janvier 2013 va inévitablement conduire à l'éloignement des centres de décision des cotisants. Cela aura pour conséquence de fragiliser la collecte des cotisants et le contrôle des entreprises.
Dans la MSA : 10% d'emplois doivent être supprimés d'ici 2015 soit 1400 salariés en moins. La mise en place de Plateformes de services est un véritable abandon de l'accueil personnalisé de proximité qui existe depuis 80 ans. Les choix opérés risquent fort de mettre en péril le régime de Protection sociale agricole.
Dans le RSI : 7,5 milliards de cotisations restent à percevoir. Les retards s'accumulent provoquant le débordement des accueils physiques et téléphoniques. La fermeture des bureaux décentralisés, au nom de la rentabilité, oblige les assurés à traverser les départements pour régler leurs dossiers. Là encore la pérennité du régime social des artisans et travailleurs indépendants est fortement menacée. A Pôle-emploi : la fusion ASSEDIC/ANPE programme la casse de l'indemnisation chômage. Formation professionnelle aux rabais, recours massifs à des agents précaires, effectifs insuffisants. La situation est désastreuse pour les demandeurs d'emploi. La qualité dans le traitement des dossiers et notamment dans le calcul de droit et de versement des allocations, le suivi des allocataires est très nettement en recul. Et ce n'est pas avec les nouveaux chiffres du chômage que la situation va s'améliorer. En Basse-Normandie, nous vous rappellons que nous avons enregistré une progression de …........ points en un an ce qui porte le nombre de demandeurs d'emplois à …............................
Dans la Mutualité, les plans sociaux se multiplient. L'État, avec les ARS, la CNAMTS et la Mutualité Française s'entendent pour ne plus assumer par un financement pérenne les missions de service public qu'apportent les centres mutualistes. Ainsi s'opère le non développement d'une médecine sociale de qualité ouverte à tous.
Dans les Missions locales, les conditions d'accueil des jeunes se dégradent de plus en plus. Les personnels sont confrontés, au quotidien, au non respect des garanties conventionnelles. Dans l'aide et le maintien à domicile : les salariés sont durement touchés par l’application de la convention collective unique : · multiplication de jours fériés et dimanches travaillés, · révision du calcul des kilomètres indemnisés, · suppression des jours d’ancienneté, · imposition de 192 heures d’astreintes par mois. C'est la précarisation des salariés à outrance. Cela met en cause la conception même de leur intervention auprès des assurés sociaux.
Dans les Groupes de Protection Sociale (retraite complémentaires, santé et prévoyance), le seul objectif des employeurs et de baisser les coûts de gestion. La situation se dégrade tant pour les personnels que pour les bénéficiaires, au rythme des fusions et regroupement d'institutions.
Dans la Santé et dans l'Action Sociale, les personnels sont confrontés à des attaques graves de conséquences : remise en cause des garanties collectives, dénonciation des conventions collectives, menace sur le statut de la fonction publique hospitalière. Les conditions de travail sont catastrophiques; L'hôpital public est sans cesse mis à mal et n'a pas les moyens de fonctionner afin de dispenser des soins de qualité à toutes et tous. Dans le privé lucratif : les coûts salariaux et les prises en charge sont réduits pour dégager toujours plus de profits pour les actionnaires.
Dans le médico-social, c'est la même stratégie qui s'opère avec un mécanisme de fusions/absorptions des associations ; c’est la réduction des subventions entraînant des réductions d’effectifs, des fermetures de services. Et ce n’est pas fini !
Dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), la poursuite des réductions d’effectifs dans nos secteurs d’activité, par le non remplacement d’un salarié sur deux , va amplifier la déstructuration, l’aggravation des conditions d’accès aux soins, la casse de la protection sociale et de la santé. De même l'augmentation de la TVA, avec l'instauration de la TVA dite sociale va une fois de plus décharger les employeurs et transférer sur l'ensemble de la population une partie du financement de la Protection sociale. Pourtant, abaisser les cotisations sociales n'a jamais créé d'emploi, ni augmenté les salaires. STOP, ça suffit ! ! Ne laissons pas faire ! Réagissons ! C’est d’une autre politique, englobant tous les pans de la Protection sociale et adossée à un véritable service public de santé et d’action sociale dont nous avons besoin pour :
- le droit à la santé de qualité et de proximité pour tous,
- le droit à la Sécurité sociale, répondant aux besoins actuels et à venir,
- le droit à la maternité, à l’éducation, au logement,
- le droit à vivre sa vieillesse dignement,
- le droit à la prise en charge de la perte d'autonomie.
La plate-forme revendicative de la CGT répond à nos légitimes revendications et propose de rompre avec le mode de financement et de gestion que nous connaissons depuis plus de 40 ans. Nous exigeons l'abrogation de l'ensemble des réformes et mesures antisociales telles que la réforme des retraites, la TVA sociale, la loi HPST et la Tarification à l’Activité qui étrangle nos hôpitaux .... Pour assurer une Protection sociale de haut niveau et un grand service public de santé et d'action sociale, il est nécessaire d’agir sur tous les leviers qui contribuent à leurs financements
Nous revendiquons :
· le Smic à 1700€ brut,
· l'augmentation des salaires, des retraites, des minima sociaux,
· la suppression de toutes les exonérations de cotisations sociales,
· le recouvrement des dettes patronales et gouvernementales,
· la taxation des revenus financiers,
· l'arrêt des suppressions d’emplois et des licenciements,
· le développement d’une véritable politique d'emploi, et en particulier celle de l'emploi industriel,
· la suppression du secteur “marchand” de la santé et de l’action sociale.
La CGT propose dans un premier temps, de mettre au grand jour les besoins de proximité par territoire, par bassin de vie et de contraindre les directions et les tutelles à y répondre.
La multiplication des débats, des mobilisations et les succès des luttes dans nos secteurs professionnels, dans tous les territoires avec les usagers et les assurés sociaux, doit permettre de finaliser les exigences sociales, Amis, Camarades, l'heure est à la mise en place d'un plan d'urgence pour la Protection sociale, la Santé et l'Action Sociale qui permettra aux personnels d'assurer dans de bonnes conditions, l'intégralité des missions qui leurs sont confiées. Nous terminerons en citant , Ambroise CROIZAT, le bâtisseur de la Sécurité sociale, qui en janvier 1944 disait : « Désormais, nous mettrons définitivement l'homme à l'abri du besoin. Nous le libérerons des peurs du lendemain ». Devenu ministre des travailleurs, en 1950, il déclarait : « Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès ». Nous vous proposons d'adopter la motion qui va être remise au préfet (lecture motion) Maintenant nous allons partir en manifestation et nous reviendrons ici au barbecue de la solidarité, que l'UD 14 nous a organisé. Durant ce moment de convivialité chacun, salariés et usagers pourra témoigner de son quotidien et des difficultés rencontrées dans les domaines de la Protection sociale et la santé/action sociale. Merci de votre écoute, et surtout n'hésitez pas en manifestant de clamer nos revendications. Réaffirmons les valeurs du Comité National de la Résistance : « chacun paie selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.